1/ Si tu devais donner 3 adjectifs pour te décrire lesquels ce serait ?
- Rêveuse
- Nomade
- Anticonformiste
2/ Quelles sont tes autres passions ? Qui es-tu en dehors de votre statut d’auteure ?
Ma première passion est l'équitation. Après plusieurs années en compétition, dont j'ai dû m'éloigner suite à un accident, j'en ai été soigneur et entraineur de chevaux de course. Aujourd'hui, je rêve plus de longues randonnées dans des endroits sauvages, loin de la civilisation du bêton.
J'adore jardiner, des fleurs, mais aussi des légumes et des fruits, afin de pouvoir me nourrir sainement. Si je viens chez vous, il n'est pas impossible que je vous chipe une bouture de plante qui me plait.
Je pratique également la voile, puisque mariée à un marin depuis 20 ans. J'aime lâcher les amarres et me déconnecter de tout.
Après avoir été longtemps citadine, j'ai besoin de me trouver dans la nature.
3/ Depuis quand écris-tu et à ce jour combien de roman as-tu publié ?
Ouh là, j'ai toujours écrit. Déjà quand j'étais petite, je fabriquais mes propres romans avec des couvertures en papier Canson. J'illustrais aussi. Bon, ça n'allait pas loin, des histoires de chevaux...
J'ai écris mon premier roman quand j'étais en 1ère, une romance, qui se déroulait au Canada, lors des premières incursions de Samuel de Champlain. Je ne l'ai jamais publié et vu que la seule épreuve se trouvait dans mon vieil ordinateur qui m'a lâché, et que je n'avais pas fait de sauvegarde...
On va dire que je me suis réellement mise à l'écriture en 2008, mais tant que j'estimais mes écrits "impubliables", je ne publiais pas...
A ce jour, j'ai publié 7 romans (8 si on compte l'Homme aux rayures de tigre pour lequel j'ai rompu mon contrat)
4/ Quelle définition donnes-tu au mot, métier « écrivain » ?
Avant tout, j'écris par plaisir. J'aime inventer, créer, reconstruire un univers dans lequel je me reconnais, donner plus de vie et de poésie à ce monde qui en manque cruellement.
Je pense qu'écrire des romans, c'est inviter le lecteur à rêver avec soi, à lui permettre de s'évader, à lui transmettre des messages ou à le faire voyager, ne serait-ce que le temps de quelques pages, loin de ses habitudes.
D'où l'importance pour moi d'écrire de la romance, afin de distiller un peu d'amour dans ce monde de brutes... Je ne comprends pas pourquoi ce style est autant méprisé par certains... des aigris sans doute.
5/ A partir de quand t’es-tu sentie auteure ?
Lors de la parution d'Un parfum de frangipane, je ne suis retrouvée avec de nombreuses autres auteures et accueillie dans la grande famille livresque avec beaucoup de bienveillance. J'ai eu la chance de recevoir de nombreux messages de félicitation et d'encouragement de la part de lecteurs. Pour moi qui ait toujours manqué de confiance en moi, ce fut un pas de géant. C'était le début d'une belle aventure, pourtant, il m'a fallu encore un peu de temps avant de me considérer comme une véritable auteure.
En réalité, c'est le jour où mon chéri m'a présenté comme auteure à ses amis que j'ai vraiment l'impression d'en être une.
6/ Quand on te demande ce que tu fais dans la vie, qu’est-ce que tu répondes ? Est-ce que tu te considères comme auteure ? Et si oui es-tu fière de te considérer comme telle ?
Au début, je n'avouais à personne que j'écrivais, j'avais toujours peur qu'on se moque...
Maintenant, je réponds évasivement que "j'écris des romans", ça évite de soulever certaines questions déplacées. Mais quand les copains lisent mes romans et s'exclament ensuite : "waouh, je ne savais pas que tu écrivais si bien !" alors oui, je suis plutôt fière d'être auteure.
Ce qui me rend hyper fière, c'est quand mon chéri annonce, avec plein de petites étoiles dans la voix, que je suis romancière...
7/ Quel a été le déclencheur pour te lancer dans le monde de l’auto-édition ? Pourquoi ce choix ?
Ma saga "Un parfum de frangipane" a joué de malchance depuis le début. La première ME qui l'a éditée a sorti le premier tome avant de fermer six mois plus tard. J'ai donc signé avec une seconde ME, qui a ressorti le premier tome avant de m'annoncer quatre mois plus tard qu'elle arrêtait la romance historique, et que donc, en dépit du contrat signé, elle ne publierait pas les trois autres tomes. Pour moi, ça été le déclic. Rares sont les ME sérieuses qui s'engagent sur des troisièmes rééditions. Et puis, signer à nouveau, attendre que ressorte le premier tome au risque d'une nouvelle galère, merci bien. Les lecteurs attendaient le tome 2, j'en avais assez de les faire attendre, alors j'ai choisi de sauter le pas. J'ai eu de la chance pour cela d'avoir des amis fiables qui m'ont bien aidée.
Pour Vengeance en bas de soie, je me suis à peine posé la question. Cinq tomes, c'est trop lourd pour risquer encore une fermeture intempestive de ME, phénomène hélas récurrent de nos jours.
Aujourd'hui, je ne le regrette pas. Même si c'est investissement plus lourd que dans une ME, on maîtrise tout de A à Z, et en cas de soucis, on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. De toute façon, même en ME, on doit s'occuper de sa propre promo, alors ça ne m'a pas beaucoup changée de ce côté...
8/ Vis-tu de l’auto-édition ? Si non, aimerais-tu pouvoir le faire ?
Hélas non, nous sommes tellement nombreux à écrire qu'il faut une chance phénoménale pour tirer son épingle du jeu. Je tire mon chapeau à ceux et celles qui y parviennent. Je ne sais pas si je pourrai en vivre un jour, pour l'instant, mes bénéfices sont plus morals que financiers, mais je vais persévérer.
9/ Des projets d’écriture en tête ?
Ouh là, plein ! Il me faudrait peut-être avoir neuf vies comme les chats pour les mener tous à bien. Chaque fois, je pars avec l'optique de faire court, et chaque fois, je me laisse embarquer dans des sagas à plusieurs tomes. Je m'attache à mes personnages et je ne peux plus les quitter.
J'ai fait le compte l'autre jour, j'ai 9 projets en cours ( et de nombreuses idées) dont 5 bien avancés...
10/ Dans quelles ambiances préférs-tu écrire (lieu, musique, boisson, jour ou nuit ?) ? As-tu des habitudes ou rituels lorsque tu écris ?
Je suis nomade, je peux écrire à peu près partout, pourvu que j'ai l'inspiration. J'ai toujours un carnet sur moi sur lequel je note les idées qui me viennent. Je peux écrire à la plage sur un cahier (s'il n'y a pas trop de monde, sinon je mets mes bouchons d'oreilles, j'ai absolument besoin de calme pour écrire.) Mais la plupart du temps, c'est chez moi, à partir de 17h/17h30 jusqu'à 21h/21h30. Parfois le matin quand ça s'y prête.
Si tout est calme autour de moi, le silence me suffit pour me concentrer, mais parfois, j'ai besoin de musique. En ce cas, je mets toujours des musiques de films, souvent en fonction de mes inspirations. Mes compositeurs préférés alors sont Ennio Morricone et Hans Zimmer.
Comme beaucoup d'auteurs, j'ai toujours une tasse de thé (vert) ou de maté très chaud à côté de moi.
A part, j'allume toujours une petite bougie... afin d'attirer le génie de l'écriture à mes côtés.
11/ Est-ce que tu t’organises pour écrire ? Si oui comment ? (plan, cahiers,...)
Le mot organisation ne fait pas partie de mon vocabulaire. Chaque fois que j'essaie d'écrire un synopsis, je n'arrive jamais à m'y tenir parce que les idées me viennent au fur et à mesure de mon écriture. Je sais d'où je pars, jamais où j'arrive.
Dans es romans, de nombreux personnages ont été crées au moment même où j'écrivais leur nom sur ma feuille. Et souvent, j'ignorais ce que j'allais en faire ensuite.
Tout ce que j'ai fait en matière d'organisation, pour Vengeance en bas de soie, c'est une frise chronologique des événements et anecdotes durant la seconde guerre mondiale... j'y avais superposé l'avancée de mes personnages afin de ne pas commettre d'anachronismes, la hantise des auteurs d'historique.
12/ Qu’est-ce qui provoque ton imagination pour écrire ?
Un rien peut déclencher toute une scène ou toute une histoire.
L'inspiration d'Un Parfum de Frangipane m'est venue lors de la visite d'une plantation en Haïti. Je me suis imaginée dans la peau d'une dame de l'époque... et là, mon esprit est parti.
Pour Vengeance en bas de soie, c'est une conversation entre amis qui a tout déclenché.
Pour les anecdotes, ça me vient comme ça. J'ai toujours eu une imagination très fertile...
13/ Y a-t-il un livre ou personnage que tu as préféré écrire ?
Je prends toujours plaisir en écrivant. Je dirais que Frangipane est celui qui m'a le plus transportée, et Vengeance et celui qui m'a le plus impliquée. C'est vrai, ce sont mes deux sagas de cœur.
Mewenn est un personnage que j'ai adoré créer, un genre de Scarlett sans scrupule, menteuse et manipulatrice, mais aussi attachante sur certains points.
Dans Margot, j'ai essayé de me mettre à sa place, chaque fois qu'elle devait prendre une décision, et je me suis demandé : Si j'avais été à sa place, qu'aurais-je fait ?
Léo, le personnage central du Caldoche/Le dernier soleil, me touche aussi énormément. A travers, j'ai voulu dénoncer l'injustice, l'ignominie de la guerre, le mépris de nos dirigeants qui jouent avec la vie du peuple... Léo n'est cruel que parce que son époque était cruelle.
En y réfléchissant, le point commun entre tous mes héros est une volonté de s'élever au-dessus de sa condition sociale, de se faire une place au soleil et de refuser la médiocrité.
Sinon, j'ai un petit faible pour deux de mes personnages secondaires : François Bra'ch, dans Un Parfum de Frangipane, un roublard dans toute sa splendeur dont ne sait jamais vraiment quel jeu il joue ; et un autre que je ne nommerais pas encore car il ne fait qu'apparaître dans le premier tome de Vengeance.
14/ Un.e ou des auteur.e.s auto-édité.e.s à nous conseiller ?
Si vous aimez les romances historiques dans le plus pur style, mes amies Rose Morvan et Coralie Winka vous séduiront.
Si vous êtes accroc à l'époque Régency ou Highlander, alors foncez lire les romans de Liv Fox.
Pour une plume sublime qui vous transportera à coup sûr, lisez les romans de Gaëlle Auserre (présente uniquement sur instagram).
L'aventure et l'évasion, c'est sous la plume de Pauline Baydini avec son "Secret du dogue."
Andréa Générali et Caroline Mertz ont écrit aussi de belles romances sous la seconde guerre mondiale qui méritent le détour.
J'en oublie, il y a tant de belles plumes méconnus qui méritent toute notre attention... Pardon à tous ceux et celles que j'ai squizzés !
15/ Aurais-tu un conseil pour ceux qui désireraient se lancer dans l’écriture et plus particulièrement dans l’auto-édition ?
Travail et rigueur sont de mise. Nous sommes très nombreux sur le marché et les lecteurs sont, de fait, devenus impitoyables. Se relire, faire un vrai travail de recherche pour éviter les invraisemblances, puis s'atteler à un vrai travail éditorial. Axer sur l'originalité, le style. Eviter de gratter dans les filons surexploités... Créer des personnages qui marquent, leur donner du corps, de l'émotivité, des sentiments. N'oubliez pas d'utiliser tous vos sens pour écrire.
Et surtout, SURTOUT, s'armer d'un mental d'acier. Certains lecteurs peuvent laisser sur les sites marchands (je pense à Amazon en premier lieu) des commentaires d'une cruauté sans nom, parfois injustifié. Autant le savoir, en s'exposant ainsi, il faut accepter le risque de déplaire, et prendre conscience que les humains ne sont pas tous bienveillants...
16/ Petite question… tu dis auteure ou autrice ?
Plutôt auteure, question de phonétique. Mais je ne suis pas allergique à autrice. Pour moi, ce ne sont que des mots et ça ne change pas la qualité de l'écrivain. Comme écrivait Shakespeare :"Ce que nous nommons rose, sous un autre nom, sentirait aussi bon."
D'ailleurs pour couper court, sur mon profil, j'ai écris "romancière".
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